EN CHEMIN AVEC LA PENSEE DE MARTIN HEIDEGGER

LE SOUHAIT & LE CONSTAT

Moine


Trois dangers menacent le penser.
Le bon et salutaire danger est le voisinage du poète qui chante.
Le danger qui a plus de malignité et de mordant est la pensée elle-même. Il faut qu'elle pense contre elle-même,ce qu'elle ne peut que rarement. Le danger pernicieux qui brouille tout, c'est de philosopher
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Martin Heidegger, En provenance de l'Expérience de Penser.

Die Erde ist schön, aber die Welt ist furchtbar (Mahler, Eggebrecht, s.29)... das Leben in der Wirklichkeit als Scheinleben und das Leben in der Kunst als eigentliches Leben (ibid s.36)

Das Nützlichste ist das Nutzlose. Aber das Nutzlose zu erfahren, das ist das Schwerste für den heutigen Menschen“ Zollikoner Seminare s. 204

 

Ce titre provient du recueil "Recherche de la base et du sommet" qui appartient aux Oeuvres de René Char (Éditions de la Pléiade, page 745), un court texte que je m'étais promis de vous lire comme unique intervention en votre groupe du mercredi. Je l'ai gardé dans mon silence. Silence marquant le Retrait nécessaire d’un penser qui risque le voisinage du poème, qui essaye de penser contre lui-même pour ne pas tomber, aujourd'hui où justement nous ne devons plus penser authentiquement, dans le philosophique, tout à fait de mode (n'en attestent que trop la pléthore de "cafés philo").

Mode du "débat" et de la "prise de parole" toujours en proximité du bavardage qui renie le dialogue et que nous nommons jubilatoire, la communication !

Le texte de René Char situe le philosophe, le poète et le physicien et (nous) demande :
"Lequel des trois aménagera l'espace conquis et les terrasses dévastées ?".

Il les situe après avoir donné le Site où l'homme est entre-pris aujourd'hui selon les paroles de Hölderlin "Mort à toute souffrance" et ayant "presque perdu la Parole en pays étranger" : "Plus près du sinistre que le tocsin lui-même" précisant que "c'est pourquoi il est temps de nous composer une santé du malheur. Dût-elle avoir l'apparence de l'arrogance du miracle" Cette situation de l'homme est celle d'hôtes indésirables": "Entre télescope et microscope, c'est là que nous sommes, en mer des tempêtes, au centre de l'écart, arc-boutés, cruels, opposants, hôtes indésirables." Oeuvres, p.516.

Mais ce qui rend difficile à penser ce que le poète dit de l'homme en cet "entre") hôte indésirable, c'est qu'il ne nous invite ni à critiquer, ni à la "révolte contre" le monde moderne. Il nous invite, constatant que "l'action seule ne changera pas l'état du monde, parce que l'être sous son aspect d'efficacité et d'activité rend tout l'étant aveugle à ce qui a lieu." (M.H) et disposé à se composer une santé du malheur. Dût-elle avoir l'apparence de l'ARROGANCE DU MIRACLE" à risquer l'inter-dit : penser (l'essence de) la Technique.

Pour beaucoup, plus qu'une provocation ou un scandale une telle pensée est purement et simplement (et que peut-il y avoir de pire aujourd'hui !) perte de temps, jeu d'intellectuels d’improductifs.

Car s'il est loisible de philosopher, discuter, rien n'est plus offensant que penser. Penser réclame temps et persévérance, simplicité et non facilité. Rien qui soit dans l'instant sauf si l'instant peut-être compris, nous com-prenant, comme AUGENLICHT.
La musique d’Anton Webern le peut mais elle aussi demande une autre écoute. La brièveté de la composition ne change rien pour l'homme pressé souhaitant d'abord et seulement des "solutions" concrètes. Solutions de quoi ? Concrètes ou de béton ?
Solutions face au "déclin" ou à la "crise" ? Crise de quoi ? De la science et de la philosophie transcendantale européenne comme le suggéra timidement à la fin de sa vie, Husserl ?
Mais il se pourrait qu'à reconnaître la crise, la conséquence n'en soit un profond sommeil dogmatique duquel nous ne sommes pas prêts de nous réveiller, car ce sommeil est justement la fierté de l'homme, la science qui par essence "ne pense pas", et la Technique qui interdit que nous la pensions et nous arraisonne ?

Il se pourrait.

Mais au début de ce siècle une pensée aventureuse resituait l'homme en rapport à l'essentiel de sa "condition", et des penseurs, indépendamment les uns des autres (S. Rosenzweig, M de Unamuno, M. Heidegger) rappelaient l'homme en tant qu'existence singulière à son être mortel - à sa finitude.Ainsi aussi dans l'art, l'expressionnisme allemand n'était pas uniquement la traduction artistique de faits de société mais ce même rappel dans l'émergence "dramatique" du type humain correspondant à l'homme de la Technique, le Travailleur (parfaitement décrit par Ernst Jünger).

D'un côté un signe vers l'essentiellement humain "être capable de Mort", de l'autre l'accent mis non pas sur une simple aliénation (sociale) mais sur un Déracinement fondamental ou dans un sens à prendre littéralement un Dé-paysement.
Les Paysages - là où un Visage authentiquement amical peut encore être rencontré - ne sont-ils pas uniquement possibles peints ? Tels par Friedrich et autrement comme pour nous rappeler Lascaux (le geste définitif de l'homme de Lascaux) Cézanne ? Car que rencontre-t-on en nous promenant aujourd'hui sinon un affairement touristique ?

Encore René Char : AUX RIVERAINS DE LA SORGUE
"L'homme de l'espace dont c'est le jour natal sera un milliard de fois moins lumineux et révélera un milliard de fois moins de choses cachées que l'homme granité, reclus et recouché de Lascaux au dur membre débourbé de la mort. " Oeuvres, p.414.

Inattentifs à la portée du dit du poète, parce qu'il n'est pas une "formule du monde" nous y verrons peut-être que nostalgie ? Peut-être serait-ce un pas si cette "douleur nocturne" nous rappelait à une Nuit encore plus profonde, à l'essence de la manifestation (Novalis) à la surprise du phénomène, de la pure apparition des choses ?

Mais peut-être est-ce là un souhait après un constat, le souhait d'un rêveur. Un rêveur qui persévère.

 



FRAGMENTS D'UN QUESTIONNEMENT (pensés dans le retrait de votre mercredi)
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Voici plus de 30 ans, plus puisque mon questionnement remonterait à l'instant décisif qui replaça la question - routine supposée être fondamentale "d'où viennent les enfants ?" dans la question essentielle (qui n'est pas la question fondamentale) "Pourquoi la Mort ?".
J'avais alors tout juste l'âge de raison. La famille ne s'en remit plus.Adolescent la question prit la forme inessentielle, provocante du "pourquoi m'avoir mis au monde ?", ajoutant un plus tranchant "je n'ai pu vous le demander" qui avait pour but très rigoureux de casser définitivement l'idole Travailleur (et ses devoirs pour l'Humanité !)

"Je considérai que Dieu, tout en étant improbable, pouvait exister ; qu'il pouvait donc se faire qu'on doive l'adorer; mais quant à l'Humanité, simple concept biologique ne signifiant rien d'autre que l'espèce animale humaine, elle n'était pas plus digne d'adoration que
n'importe quelle autre espèce animale..." Fernando Pessoa, Le livre de l'intranquilité I.

"Et les rationalistes qui ne tombent pas dans la rage antithéologique entreprennent de convaincre l'homme qu'il y a des motifs de vivre et qu'il est consolant d'être né, bien qu'il doive venir une époque, au bout de plusieurs ,centaines ou millions de siècles où toute conscience humaine aura disparu. Et ces motifs de vivre et de travailler, ce que certains appellent humanisme, sont le miracle de la sécheresse affective et émotive du rationalisme, acharnée à sacrifier la sincérité à la véracité ..." M de Unamuno, Le sentiment tragique de la vie.).

J'avais désormais décidé d'être une Grève devant le scandale d'être né pour ça !

L'affaire n'était donc pas d'un cas social, familial donc ni l'affaire de la psychologie, de le sociologie ! moins encore de la biologie puisque là s'affirmait toute l'erreur : de N' AÎTRE !
La question questionnant me conduisit à la Question Fondamentale que la théologie avait escamotée (mais au moins pour préserver un sens, une orientation, un "feeling") "qu'est-ce que l'Être ?". Et voici donc au surgissement libérateur de la Question (découverte, il y a 33 ans, à la source de l'Être et le Néant de Sartre qui lui imposera, au nom de la "révolution" de 68, triomphe des "amalgames" ; visant d'un "tout est politique" l’institution d’un économique déterminante en première et dernière instance, définitif - découverte donc de Sein und Zeit qui dans l'exister le plus quotidien, par l'expérience et l'exercice au quotidien m’ (im)poserait la question du sens de l'Être - et de son Oubli

Cette question ne pouvait s'accommoder d'explications provenant des sciences dites exactes, ni même des dites sciences humaines :
ces dernières étant une contradiction en soi. L'adjectif "humain" ne peut pas s'accorder (il peut seulement s'acoquiner) avec le substantif "science", avec la science dont la première fonction est très strictement de mettre entre parenthèses ce qu'elle pose comme (n'étant que) subjectivité et qui est justement pour elle le trop humain.Pour elle, l'homme en son être est "de trop". Par ailleurs les épistémologues continueront à arguer sur la "subjectivité pure comme condition de possibilité de l'objectivité". Et qui ne ramènera pas sa conscience dans la science, son devoir de Baccalauréat ! Cela excusera-t-il toutes les tentatives, tentations de traiter l'homme non comme fin en soi mais comme simple moyen ? Toujours ce manque d'éthique, toujours d'abord une éthologie : l'humain traité comme du bétail).

De telles "sciences", non ! qui retournant la question du "qu'est-ce que ?" en un "comment ?", escamotant la chose en tant que telle, risquent leurs systèmes dont l'impératif est


 

 

OBJECTIVITÉ par les grands nombres
OBJECTIVITÉ par l'expérience
OBJECTIVITÉ par la répétitivité
OBJECTIVITÉ par la preuve

dans l'ordre ou le désordre tout cela pour dire et clamer l'hégémonie du Credo en une seule,unique et toute puissante OBJECTIVITÉ !
Taisez-vous devant Elle, l'Unique née d'elle-même (re)créatrice du monde etc.
Mais taisez-vous. Il n'y a plus rien à dire qu'à se plier et accepter

DE SAVOIR

D'AGIR

ET D'ESPÉRER

OBJECTIVEMENT

Pour ELLE, la sanctifiée, l’absolue, L'OBJECTIVITÉ.

Rien d'autre à Savoir, à Agir,Espérer qu'en Elle.Rien d'autre ! Le reste est "loisir", ou plutôt divertissement ou pire encore un repos biologiquement nécessaire "détente musculaire et neuronale" De fait Elle vous propose un traitement (de vos ressources humaines, un développement de votre "personne" sous-développée) traitement médical, scientifique qui ne sera jamais très loin d'un surveiller / punir plus carcéral ...

Si la question fondamentale ne peut être posée que sur / à partir d'un fond, d'une tonalité affective (Stimmung) cette dernière est constitutive de l'être de l'homme.Elle ne pourra être confondue avec les "humeurs" (esprits animaux, hormones) ou les "moods" et donc comprise à partir d'une pathologie encore nommée psychosomatique alors que depuis longtemps le "psychique" étant tombé dans l'encéphale n'est plus comme sa biochimie, qu'une somato-somatique !

Ainsi lorsque je nomme les heures destinales de l'âge de raison" l'adolescence" et le mot "famille" ces références n'auront aucune valeur explicative eut égard aux "raisons" qui (m') auraient conduit (à) la question du sens de l'Être.
La P.M.e freudienne (Père – Mère - enfant auxquels s'ajoutent les pipi – caca – pot pot - dodo, et toutes la combinatoire traduite en réflexes pavloviens imaginables !) n'y est pour rien. Moins encore au sens "causal" où un Freud et sa suite l'entendront toujours pour réinscrire le "sujet" dans la chaîne de la (re)productivité sociale, même et surtout si la société est désormais (en) crise puisque cette crise (Unbehagen) est le triomphe de la raison : elle dénonce enfin le "rien" qu'est l'homme dans un univers chaos. Joie suprême, émerveillement dans la Cité de la science, aux abattoirs de la Villette où un jeune bétail prédestiné apprend à se régler sur cette société d'animaux rationnels qui trouve enfin sa "détermination", finalité qu'en elle-même, par la Technique et RIEN D'AUTRE !

Enfin plus de mythe !

Il est évident que s'il n'y a rien d'autre que la "vie" (vs l'Existence), la vie étant égale à la vie, volonté aveugle, inconsciente, elle ne peut qu'introduire au pessimisme actif ; le positivisme - le scientisme.Et la P.M.e freudienne comme noyau social "universel" va contenir les causes somato-psychologiques :

Si maman appuie sur ce bouton plutôt qu'un autre
Si papa appuie sur ce bouton plutôt qu'un autre

ALORS l’enfant RÉPOND en étant affecté (en plus ou moins )
ET aura par la suite tel(s) ou tel (s) problèmes (s)

(Aujourd’hui prévenu par le DSM IV et autres nouvelles variantes des listes et formulaires des "péchés" naturels). CE RAISONNEMENT EST OBJECTIF, certes, MAIS L'EXISTANT N'Y RÉPOND PAS. Il n'est même pas certain que les animaux, autres que ceux de laboratoires (sinon les cadavres dissécables) y soient compris.

L’Existant, l'être parlant (et non l'animal parlant), l'homme est tout autre. Il est "en question en son être-même, de son être" possibilité qui lui est accordée par la Parole. Mais désormais il est Souffrance (ouvrance) et Destin (destiné et non déterminé !). Ce qui pour la plupart des humains leur fera regretter le temps où sans parole ils étaient sans doute des singes ! - foi darwinienne oblige à cette involution ! Ou bien ils le seront à nouveau, privés du langage mais en possession d'une bonne signalétique (un système de signes ? Non ! De simples signaux, des clignotements !).Facilité d'un code, toujours prêt(s), dans une règle du jeu, disposés:Stimuli ! Réponses ! (à pas cadenassés plutôt que « cas DANSÉS »).
Un tel langage, artificiel promet en effet l'évacuation de l'Angoisse, du Questionnement existentiel qui est le propre de l'homme, en évacuant l'ambiguïté, la métaphore, toutes figures de style (certes déjà péniblement confinées,figées objets de la "poétique" dans un quelconque département des "sciences du langage et de la communication" ,affaire de mandibulation, d'appareillages phonatoire et dentaire !).Langage déjà souhaité par le sinistre Hobbes dans un esprit réformé, repensé dans toute sa "pureté" désertique, et tordue par le non moins sinistre Wittgenstein. Langage parfaitement gérable se donnant comme un "code de la route" d'une existence balisée, indifféremment pour ceux qui en feraient la critique (fut-elle radicaliste) que pour ceux qui en sont les agents et les patients béats !

Il n’est même plus besoin de
Parler
Moins encore d’écrire !
Puisque déjà, dans cette perspective le corps est devenu en
Lui-même un langage !

Corps découpé en fragments
Gestuels
Regards
Postures
Vêtements
Propreté
Etc.

A quoi bon écouter ce qui se voit ! La musique s'en tiendra aux rythmes (du) Corps.
Corps ?

Du moins ce qui s'en voit de valable pour tous, chacun débarrassé de sa singularité, compris par des "contextes", des "environnements.
Chaque technicien en la matière y donnera son nom, un sigle mais tout revient à la cybernétique de Wiener, à son triomphe posthume. A laquelle personne n'est sensé échapper, puisqu'elle détient les commandes (sens étymologique du mot cybernétique).

A laquelle personne n'échappera ?

Sauf par le recours aux forêts, le Repli dans un Maquis aussi rare que sont devenues les forêts - donc où ? - et ce pour une Élite qui sera nécessairement en dehors de l'humanisme et de l'humanitaire qui ne sera plus reconnue par la philosophie ? Ces Maquisards auront en effet décidé pour une certaine Gelassenheit (qui n'est pas un laisser-faire, ni une sérénité mystique) qui dans la prolifération des mérites - la technicité exacerbée voit la DéMission devant ce qui demeure (ou demeurait) possible A L'HOMME HESPERIEN.

Hélas ! ce qui demeurerait possible nécessite "aucune action", (voyant déjà une certaine indifférence dans l'affairement devant l'urgence, tonalité d'un Ennui) nulle recommandation ne peut donner faveur à un quelconque non-agir asiate.Ce qui demeurerait possible nous appelle (chacun selon un Destin singulier qui lui revient dans la "Communauté" (l'être-avec) constituant son être) nous enjoint à penser ("sinnen") en direction, de l'essence de la Technique et nous demande CE QUE SIGNIFIE POUR L'HOMME L'ACCEPTATION DÉFINITIVE DE SA DÉTERMINATION MÉTAPHYSIQUE COMME "ANIMAL RATIONNEL"-PAR LA TECHNIQUE ?

Que signifie cette inscription de l'homme dans les sciences de la nature, quand justement "il se pourrait bien plutôt déjà que la nature celât précisément son essence dans le côté qu'elle offre à la domination technique par l'homme" ?

D'autre part : "La nature ne serait-elle pas ce qui reste du monde quand on l'ampute de sa signification" ?
N'est-ce pas au Poète (dans un sens presque inaccessible à la langue française commune décapitée par ses Lumières, sens qu'indiquera tout juste l'étymon "poien", car on y voudra "faire" quelque chose...) en l'occurrence Sophocle que revient une saisie de l'homme moins immédiatement prégnante que celle d'Aristote [si curieusement traduite par "animal rationnel" (alors qu'il y va d'un Homme pourvu de Parole..], de l'homme comme "Le plus InQuiétant dans l'InQuiétant ?

Cette définition estrangeante, au point où elle échappe aux traductions communes de ce choeur d'Antigone (v.332-375) d'où elle provient, certes ne sera comprise que si nous comprenons le site de cette InQuiétance, la Phusis (la "nature").
C'est encore un poète, Hölderlin qui nous en donne la plus juste approche lorsqu'il nous dit :
"Viens, ami, dans l'Ouvert bien qu'aujourd'hui peu de Lumière
Scintille encore, et que le ciel nous soit prison."

L'Ouvert est le mot juste pour Phusis. Mais comment faire confiance à un poète, un poète dont le critique aura tôt fait de lui imposer l'étiquette de "romantique" et de le rapprocher des "philosophies de la nature" bien dépassées ? Comment faire confiance à un poète dont le psychanalyste aura tôt fait de régler son compte en mettant l'oeuvre au compte débiteur de "père", du dépèrement ?!

Mais pourquoi écouterions nous ceux qui en parlant en sociologue, en psychologue n'ont rien à dire que ce que la technique leur fait perdre de l'homme en tant que tel ? Parce que ce serait obligé pour forcer aujourd'hui la reconnaissance ?

Plutôt être Fou qu'aliéné !
Je me contenterais de reposer la question qui me travaille sur les chemins ouverts (hélas il faut lâcher ce mot) par la phénoménologie, à partir de la question fondamentale du sens de l'Être com-pris par la Finitude (l'être-pour-la-Mort:en tant que lieu de Décision ou en tant que possible ouverture) :

QUE SIGNIFIE, QU’ELLES SONT LES CONSÉQUENCES
POUR L'HOMME
DE L'APPROPRIATION PAR LA TECHNIQUE
DE SA DÉFINITION MÉTAPHYSIQUE comme
ANIMAL pour la raison (plutôt que
pourvu de raison) ?

Cette question n'est pas rassurante d'autant moins que l'homme d'aujourd'hui se réfugie dans son "animalité" métaphysique (en atteste le succès des techniques dites psycho-corporelles dont certaines osent se dire traditionnelles croyant ainsi ne pas être dupées par la technicité etc.) se contemple dans ses miroirs magiques.

Moins rassurante encore lorsque cette question nous prend au Corps (Leib) dans le désaccord "écologique" de l'homme et de la Terre.
Absurde aux grands nombres qui s'affairent lorsque la question demande (pour esquisser le pas,dans le "Péril croissant", vers "Ce qui sauve") nous demande seulement de penser, nous porte vers l'Inutile. Absurde dans la mesure où aucune issue pratique n'en peut immédiatement résulter et qu’inutile est…
LE SENS DES CHOSES…

Gentilly les 17 – 19 octobre 1997

 

 

 


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