HERMETIQUE 1 :
Seul, la Nuit
Descendre plus profondment dans la
dsesprance des jours mort-ns. Jours mort-ns dune croyance obtuse du
monde . Descendre pour revoir le soleil, le Soleil de Minuit, le
Soleil dApollon la Lyre. Jours mort-ns o une complaisance animale invite,
hypnotique. Une nuit de rves ramenant une source au lointain : le plus proche. Au
triple visage paysag de Luna. Ce visage morne, lil blanc, buste de terre,
effrayant dit quelque chose dincompris.
Artmis de son arc touchant vif
les mes - y en a - til ? Je me le demande, et plus certainement je me le
demande l o le mot me , sans autre force quun souvenir
religieusement teint rpte ce mot. A ce moment lՉme, un mot nest plus mme une nigme
sur cette terre. A peine le mot chercherait-il le salut, le salut dissolutoire, que ? Que je, je dun silence,
demande. Y a t-il me qui vive lorsque parlant de conscience ... O ? Dans ce
rhizome, la glue collant aux pieds de zombies bien duqus ... Ou bien ...
Alors, oui.
SEULEMENT
Descendre toujours, ne plus
saccrocher mais sՎloigner de lOmega attendu de nos faiblesses, nos mystiques
puises au Bazard. Descendre vers
La source hors de cette physiologie
o tout journellement se rduit comme la langue muette et bavarde rpte les
gestes rationns et absurdes sur la surface du miroir terne - dissocis.
Descendre plus profondment
verticalement sans vertige pour ressaisir au-del du principe de plaisir, le
feu brulant ... entre la douleur aseptise et vague ou effluves indolores : par
del lAntre du dieu qui manque et saffiche.
JՎcoute attentif au moindre souffle
le spectre violet du cor, le chant des enfants morts, des morts vivants dans
lentonnoir des rues grouillantes dodeurs sales aux parfums capiteux
surajouts. La trompette se tait, bien que lesprit de la guerre persiste
lourdement, de fiers Artaban infatus parlent des hros de romans nationaux -
ces poussires de cauchemars restitus au mensonge : lHistoire (rires
grinants - cet instant les enfants
morts sont emports par la symphonie (N6 de Mahler) parfois nomme, Du Destin : cuivres
clairs et cymbales sombres)
Et, si un reste de joie, les grles
flutes au lointain bleu encore dansent. Les Cordes grincent et parfois
suggrent lenvol. Mais loiseau multicolore quitt la terre meurtrie pour
des forts inaccessibles.
Une harpe olienne fiche dans la
terre, quelque part
(Souvenir dune montagne ?)
Mais le berger solitaire est mort
peine un film montrer ...
ou bien peut-tre des enfants
aveugles
Aux oreilles cosmiques.
Un barrage a englouti la valle
Leau morte gronde
Le tonnerre mme ... les bruits, les
clameurs de la ville ont teint ce volcan dAir et de Feu.
Je ramasse mu les vivaces souvenirs
De lAmi de la Maison
Celui-ci un pote de la Provence
Et dans son pome continu, inachev
Dans cette grande nuit
Je ressuscite hors de lemprise de
jours ajourns
L seul, la Nuit la Fort, l au
plus sombre
Le Feu gardien veille : le Soleil.
Descendre, descendre sans relche
Abandonnant couche aprs couche
Les revtements, survtements de
mensonges vridiques
De vrits frelates
Mais je prviens
Rien nest bues de bues
Si ce nest la vture trop
clinquante
Des Inhabitants de cette terre
Oublieux des Clestes qui toujours
convient la Fontaine aux Licornes
en de, au-del de tous les jours
de fte
Au point Mort de tous les
avant de tous les aprs
Certes garde de lAigle et du
Dragon
lOr du Temps ... (Silence)
L dans le secret, en bullition du
plus clair de la souffrance, l seul, dpliant le linceul des jours, cette Nuit
accouche nouveau du Soleil quun dieu vengeur, au jour de sa colre (jour qui
dura, dure encore de millnaire en millnaire - bien quaux plus confiants, il
ne fut jamais un dieu, ni mme un dmon) au jour de sa colre dartifices
dcida docculter le SOLEIL, HELIOS sa semblance paraissant ...
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HERMETIQUE II | ||
Hermtique II
Sous les salves de mensonges
LՎviction de toute beaut probable
Dans ces jours ajourns
Avec notre consentement ?
Un tel poids est-ce supportable ?
Supportable au point du jour terni
Les colporteurs vantant lersatz
Alors que les fentres ne dcouvrent ...
Dans la grisaille dun soleil dsormais voil
Les odeurs sales
Alors que les fentres, face dautres fentres
Ici comme partout : vile est la ville
Ici cependant la remembrance des criques
Des pins, le crissement tellurique des cigales
Les amoureuses ctoyant le serpent joyeux entre la
rocailles
Au fond dans lombre, la mer impavide
Pleine de surprises et ses rverbrations
Rverbrations vert bleut contre le bleu pass du
ciel
Mon regard perdu vers lHellade
Epuise.
Face face les fentres dcouvrent
Le grand hpital monde
L o la souffrance interdite
Nenseigne plus, nindique plus
Le grand portail entrouvert
Cependant, voici le ciel
Le ciel toil et le chant de lexil
[1]
(Qui glisse, une
fois encore cette image ici, sans raison ?)
Loiseau en cage attend aussi
Que lhomme vieilli au bord
Dun accueillant abime contemple
Le Rien : une ouverture ?
Alors
Loiseau attendrait sans attendre quil le dlivre
Mais o ira-t-il loiseau ?
Quand bien mme dun saut vertigineux
Lhomme muri par la solitude - folie sacre
Rejoignant lacausal
Il ny plus doiseaux dans la fort
Le Passage dissimul ...
Alors ... face face les fentres
Inviteraient mouvement contraint vers une
Vile survie perptue : jeux sans cirque et
Le pain barbel, et le vin bu sans trace dextase
Une eau stagne entre tuyau bleu, tuyau rouge
Effondrements en cascade de faades
Dans linterstice qui compose la rue
Dvisags les passants passent, amorphes car
Entre lignorance du prochain concerte
Il ny a dՎtrangers que des mots affichs
De journaux abuss
Car...
lEtranger depuis longtemps
Sest retir dans la Fort invisible
Et certains disent quil serait mort
Forcen.
(Grande glissade
des Cordes sachevant en dissonance au trombone, le cor ramne alors un rappel
de pleurs asschs. Langueurs de lentes valses quand dansent les fantmes du
jour dhui)
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HERMETIQUE III | ||
Hermtique III
Daher ist auch kein Begriff des Seyns zureichend, der sich nicht der Aufgabe, den Tod zu denken, gestellt hat (cest pourquoi aucun concept de SEYN ne suffit, qui na pas satisfait la tche de penser la mort) ...
Le pote le plus mlancolique en notre langue cette
langue qui perptua trop longtemps limitation des anciens affixs ou
sessouffla dans de formels larmoiements - posie de table des matins gris
relevs de bleus teints - oui, un pote ngligeant toute formalit, un pote
vaillamment crivait :
Vaillamment le plus mlancolique de nos potes
Alors ...
Aujourdhui chacun empes de toutes les formules
Diagnostiques la hache
Chacun est invit
Croire que sil meurt, il meurt de quelque chose
De quelque cause autre que cette mort qui vient, oui
Toujours et quoique en cumes, baves de dnies
Les endormis, les rassis se racontent et oublient en
seffrayant mutuellement
Elle vient toujours son heure
Quimporte ce que le prtre du fond de lantre
effondr
De son temple glacial dit, martle ou vocifre
Le religieux accroch des vestiges
Pourra-t-il encore faire croire mais
Chacun dans ses dits uses
Clou sur une croix sans destin
La promesse par coups de menace
Enfer et damnation
Encouragera le pleutre quotidien
couard rassur par de saints mensonges
Le prtre - aux ouailles pleutres - maintiendra la
mort
Menaante et ainsi
Accompagne labme, coma de tout ce qui reste
Du peuple une fiction !
Rien nest plus craindre que tous
tous les discours amicaux qui surviennent entre les
maux
Pour adoucir, rconforter
Et surtout conseiller de sacclimater
De sacclimater lhorreur installe
lhorreur ficele dans des litanies
Litanies de contradictions inavous, dguises
Et bien que la moiteur perlant applique
Sur leur visage apathique le nant reform, nant de
pacotilles
Les singes savants pris de leur spectacle
Renseignent de nullits un peuple de badauds
Ce ne fut jamais ceux qui lon accola aprs leur
mort le nom fade de hros - ou de saint.
Que revient la vaillance mais au pote
Qui reprenant assurance
Au cur du mystre
Au mystre de la fort inaccessible : la Nuit
Reconnait, imperturbable la Muse lEpe dAir
Au Bton de Feu, Tenant le pentacle, dur assise
Terre sacr, et la Muse la Coupe dor buvable.
Et la treizime, revient la mort ...
La coupe bu, laissant encore couler sur un sol de
bitume sombre
Le breuvage du Temps
La sphinge mordore, or vein par lՎpuisement
Dun questionnement antique fixant
Le nul part cheminant dans les souvenirs
Des mourants assigs
La sphinge ptrifie
Libre lespace dune vasion
Qui nest plus cette fuite ...
fuite prescrite pour des quotidiens
Pleins de mrites et vains
La muse, la mort
Comme un autre pote dans la langue dchirante
Du Frioul prmditant sa mort sur une plage dserte,
Sa mort dans les bras dun ange - ces anges veules et
adorables, ces ttes de voyous pleine de candeur, au sens inn de lhonneur
arbitraire tel que ce superbe descendant du Dante crivit :
Mourir est
donc absolument ncessaire, parce que, tant que nous sommes en vie, nous
manquons de sens (). La mort effectue un fulgurant montage de notre
vie : (). Ce nest que grce la mort que notre vie nous sert nous
exprimer. Pier Paolo Pasolini, lexprience hrtique.
Voici le cheminement Intranquille du retour
Retour en un lieu atopique, rserve
Du respire
Respire, expire dune rose sans pourquoi, sans comment
Et arrache la croix
Rose blanche dans un paysage bleu sombre
O seul les arbres demeurent maitres.
Quand le vent embrase les maisons
Une femme triste devant sa chaumire attend
contemplant dans sa main un ttradre qui au son de sa voix rougeoie.
A ce point crucial du cheminement
Dans la nuit transfigure et les jours ajourns
Crains Ami, plus que jamais qui ne laisse lhorreur
Franchir le seuil et ne veut lhabiter, refuse ou
seffraie dy descendre
Toujours ptrifi lide dun enfer : les autres -
et ils sont points de feu, de poix ou de glace, ils sont seulement dresss
Sans empathie mdire les uns sur les autres temps
et contretemps ... les contempteurs du Soleil de Nuit
A ce point du cheminement la statue de Sel derrire toi
Et les souffles du mercure apaiss
Crains qui par des paroles bien intentionn alimentent
Sans le savoir les discours des savants, singes de ...
ce qui reste encore de la Vrit.
Crains, pote, mais ne crains pas celle qui veille
Au plus sombre de la Nuit Sacre.
En attendant,
poursuivant notre descente vers lA-Lumire ne quittons pas le ton appropri
ce temps dindigence : le Deuil.
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HERMETIQUE IV: 7 x 7 ou Elisabeth, Laure, Batrice est morte
Comme a, pour rien ddi David Tibet (Current 93) entrecroisant cette fragilit dՐtre quune photo (rciproque - quessayai-je ici de dire, par rciproque ?) soutient, lirrparable de lՉge qui sabme. Elisabeth Laure Batrice EST MORTE 7x7 voici 49 ans, 49 jours ... la Jeune Morte Dpression ... terrain fragile secousses sismiques Ce matin je mՎveille la douleur persistante 7x7 49 ans, 49 jours ... Sa mort ne me parle plus dautre chose Comme sa mort me rappelle : elle est absente Une nuit, un clair Et comme passe un souffle silencieux Sa mort ... ce 23 septembre, il y a 7x7 ans Jentends mon cri dans lavenir pass Sa mort ou la mort ... par cela, lInconnu, lImparlable Il est 22h dit lhorloge digitale ... Plus dorage, plus de tonnerre Sans orage, sans tonnerre, sans vent Le 23.09.2020
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HERMETIQUE V: OPFER: Ceci nest pas un rve et le pome est un acte.
Devant les souvenirs dmembrs Alors ... Le 23.09.2020 vers 3h15 (Matin).
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[1] Evocation dune peinture de Richard Moult. Dautres vocations de cet artiste se retrouvent la suite soulignant le paysage ici invoqu, entre les mots : Silence.