|
|||||||
« Savoir questionner signifie; savoir attendre, même toute une vie.
Toutefois, une époque pour laquelle n'est réel que ce qui va vite et se laisse
saisir des deux mains, tient le questionner pour "étranger à la
réalité", pour quelque chose qui "ne paie pas". Mais ce n'est
pas le chiffre qui est l'essentiel, c'est le temps convenable, c'est-à-dire
l'instant convenable et la persévérance convenable » Heidegger,
Introduction à la métaphysique. « Entre télescope et microscope, c’est là que nous sommes, en mer
des tempêtes, au centre de l’écart, arc-boutés, cruels, opposants, hôtes
indésirables » « Une science autoritaire, se détache du groupe de ses sœurs modestes
et brocarde le prodige de la vie dont elle tire une monnaie de peur. Toujours l’idée
avilissant l’objet. Le bête est devenue fabuleuse et spumeuse » « Dieu l’arrangeur, ne pouvait que faillir. Les dieux, ces beaux agités, uniquement occupés d’eux-mêmes et de leur partenaire danseuse, sont toniques. De féroces rétiaires refluant du premier, mais en relation avec lui, nous gâtent la vue des seconds, les oblitèrent » ibid.
|
|||||||
« Tous les pays qui n’ont plus de légende La Quête de Kadath, l’Inconnue, malgré la réticence de Lovecraft lui-même mais surtout des critiques qui tiennent surtout au « mythe de Cthulhu » et s’assurent que HPL n’y croyait pas autrement que comme à une fiction (au sens faible du mot).
Lire la Quête de Kadath l’Inconnue c’est lire l’échec spirituel (un mot à distinguer de religieux) du monde moderne (sous la dominance « mono(a)théisme) dans sa littéralité.
« Dans le cours des siècles, LA science a infligé à l’égoïsme naïf de l’humanité deux graves démentis.
C’est la « dogmatique industrielle » qui va pouvoir s’installer
et poussée jusqu’à ses conclusions nécessaires : la « fin du
monde ». Ragnarök. La Dream Quest se lira donc comme une Divine Comédie qui ne peut pas aboutir car il n’y a plus de Référent Absolu…Il n’y a pas d’autre Béatrice que la méthode scientifique et ses coups portées à la « réalité humaine ». Même la M. S. C ne peut, malgré ses enseignements, parvenir à l’intensité de l’Initiatrice. Il ne peut y avoir de Vita Nova ! La citation de Freud, motif lancinant d’un mot d’ordre de la société moderne fondée, non sur une métaphysique, mais sur la méthode, nous invite à repenser avec Schopenhauer et Comte – en même temps. Ce que sans surprise Houellebecq effectue à sa manière et depuis Lovecraft qui est son point de non retour… Lovecraft qui a lu Schopenhauer et qui est un sectateur du darwinisme … N’aurait-il été de fond « dépressif » il aurait entièrement souscrit à l’OBJECTIVISME d’Ayn Rand… Alors là où se trouvent les dieux, c’est « ses jeux d’enfants »
et là où devrait se tenir cette Vérité (Aletheia) de Parménide, se tient le
Chaos Rampant, l’ouverture sur l’abîme infini ! Quand cette quête impossible se pense (philosophiquement) à partir de l’échec
de l’idéalisme allemand, la grandeur de sa pensée, son affirmation de la
Mission Européenne (Hespérie) à partir du Retour prospectif à la Grèce. Lovecraft vit à corps perdu cette finalité : corps perdu car il méprise ce corps qui est confondu avec la stricte physiologie en optant ironiquement pour la conception « puritaine » du monde sans pouvoir l’assumer entièrement. Il l’avoue lui-même. Il est 3 personnes… "I should describe mine own nature as tripartite, my interests consisting of three parallel and dissociated groups
Sundry combinations of these three strains will probably account for my odd tastes and eccentricities" Mais après ce moment de lucidité, d’acceptation des contradictions on
peut se laisser prendre à cette affirmation, que tous les spécialistes de HPL
-fussent-ils du LHP – Lovecraft est avant tout un matérialiste radical, ce
qui le conduit à cette évidence « matérielle », l’existence
humaine n’a pas de sens. « Amidst this variability, there is only one anchor of fixity we can seize upon as the working pseudo-standard of « values » which we need in order to feel settled and contented – and that anchor is tradition. (…) Tradition means nothing cosmically, but it means everything locally and pragmatically because we have nothing else to shield us from devastating sense of "lostness" in endless time and space" " We are all meaningless atoms adrift in the void" Si pour certains cela est la cause d’une exaltation de la volonté (Pulsion, « instinct ») "de transformer la nature" pour l’homme (position exotérique du fascisme) la conclusion de HPL est un «dégoût » pour cette « vie » sans « monde », immonde qui n’est que cette « avancée » de la science… et non l’Existence qui demeure écrasée par cette « Vérité » remplaçant la Référence Absolue… Comment peut-il alors lutter contre « l’esprit bourgeois » et le « capitalisme » sans Tradition que cette « vérité » qui n’est plus cette « déesse » parménidienne ? « Bourgeois capitalism gave artistic excellence and sincerity a death blow by enthroning cheap amusement value at the expense of that intrinsic excellence which only cultivated, non-acquisitive persons of assumed position can enjoy…" HPL a lu des textes de l’hermétisme occidentale mais c’est seulement la
littérature scientifique qui lui donne cette satisfaction morbide teinté de
nostalgie aristocratique. Sans la Référence Absolue, il n’y a que « cancer » et psychopathes. Il y a la dérision provocatrice qui ne doit s’entendre qu’à partir d’une revendication : le retour des dieux ! Les dieux refoulés réapparaissent sous la forme du noyau archétypique des complexes symptomatiques.
Pan & le cauchemar, James Hillman, éditions Imago. Lire Houellebecq, les particules, les hôtes indésirables dans cette prospective c’est faire face à la littéralité « corporelle », d’une société de « psychopathe » retrancher derrière la science qui est la seule science. On peut certes, comme B. Sichère (dont nous reparlerons la prochaine fois pour la Fête de la Pensée) : « plutôt que de pousser les cris indignés de l’humanisme moralisateur, émettre ce rire grinçant de la fable qui termine Les particules élémentaires : l’homme est désormais celui qui a décidé de maîtriser sans limites l’homme comme capital biologique, de constituer des banques de sperme, de faire naître des enfants in vitro et de sélectionner les embryons les plus performants au nom de l’eugénisme, toutes données pour lesquelles les médecins nazis ont été manifestement l’avant-garde, préludant à ce modernisme dont s’émerveillent chaque matin les sots » (Seul un dieu, p 241). Mais de fait le « love devenant craft » est bien ce terrible amour christique qui « interdit » le corps tout en crucifiant l’âme sur le mensonge de son éternité. La soit disant révolution sexuelle n’est rien d’autre que le mépris du corps (Leib) prôné par le monothéisme mis en acte réduit au Körper, Love devient un making, une machination… C’est ce que met en relief l’écriture de M. Houellebecq avec Bruno qui se branle englué dans cet ennui qui s’ignore et qui se lit dans les yeux de l’animal rationnel de Michel qui se fait ses fixes de science… dans une parfaite gémellité ! démontrant une fois de trop la « vanité » des vanités, la buée de buée de la réalité humaine ne sortant plus ainsi du débilitant christianisme (qui a infecté toutes les religions en se posant comme « catholique » et « cathodique » par le tube…) par la science, on y rentre radicalement pour mépriser cette Terre et l’Homme Configurateur de Monde ! Ainsi sommes nous inviter OU BIEN à un Retournement Natal OU BIEN à accepter la disparition
pure et simple de ce qui fut, un Temps (rétrospectif et prospectif) l’ANTHROPOS
|